Du 27 janvier au 1er février 2025, nous avons le plaisir d’accueillir en résidence à Mirepoix, Le Blick Théâtre pour leur nouvelle création PRO BONO PUBLICO.

Dans ce cadre, nous vous proposons de venir découvrir une étape de travail de ce spectacle le vendredi 31 janvier à 18h à la salle Paul Dardier de Mirepoix.

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Dans un espace inspiré par l’art brut et sans cesse transfiguré par un plasticien exalté, un personnage retraverse, à sa manière, tout un pan de l’histoire de la psychiatrie française, y mêlant histoire personnelle, paroles de patient.es, carnets de bords de soignant.e.s, bribes d’émissions de radios, archives et citations.
Alors qu’il tente d’ordonner sa pensée, l’autre donne forme au chaos.

Cette mise en friction du duo, entre voix et matière, entre pensée et corps nous plonge dans une grande enquête sur l’hôpital psychiatrique en France et ses résonances dans notre façon de faire société.

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Il me fallait trouver l’angle d’attaque pour aborder le vaste thème de l’hôpital public. J’avais questionné la souffrance au travail dans l’éducation nationale avec Amathia, travaillant les symptômes du néomanagment. Aujourd’hui, le besoin se fait sentir pour moi de donner à voir les endroits où les services publics se réinventent, rentre en résistance, repensent le commun.
Le contexte nous le connaissons toustes, ou presque: les hôpitaux ne sont plus administrés par des médecins mais par des gestionnaires dans une logique de marchandisation du soin, les médecins désertent l’hôpital public pour aller vers le privé qui est lui-même financé à 90% par des fonds publics. Nous savons ça ; la mise en concurrence des hôpitaux et cliniques au moyen de la tarification à l’activité, le manque de bras à l’hôpital, les fermetures régulières de lits, les personnels paramédicaux maltraités par une administration autoritaire. Nous le savons aussi ; l’industrie du médicament qui se soucie de ses dividendes plutôt que de fournir les médicaments essentiels, provocant des pénuries. Nous savons tout ça ; qu’un ouvrier ou une ouvrière aient deux fois plus de chances de développer une forme de diabète ou une maladie psychologique. Et nous savons bien d’autres choses, liées à ce service public de la santé qui n’arrête pas de prendre l’eau, depuis des décennies, nous laissant exsangues, stupéfié.e.s, souvent incapables d’agir.

Alors comment échapper à ce fatalisme, comment se donner du vent dans les voiles ?
Il nous faudra cheminer, sans rien nier des causes, du monde et de sa violence, tout en luttant contre le catastrophisme ambiant. Nous donner le désir de se ressaisir de ce qui nous appartient.

Pour cela je souhaite partir de l’intérieur de l’hôpital pour le sentir respirer, y voir la vie pulser. Cette observation se fera lors de résidences immersives. Scruter là où on travaille à la réduction des inégalités devant la santé, la maladie et la médecine. Recueillir au long cours des entretiens de soignant.e.s et de patient.e.s, des matériaux sonores de l’hôpital ainsi que des extraits radiophoniques, télévisuels, de journaux, de conférences de penseurs et de penseuses du secteur de la santé pour nourrir cette création.

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Dominique Habouzit, Metteur en scène